Logiques de guerre
Lorsqu’une tierce partie frappe un des belligérants qui s’affrontent, ce n’est ni un hasard ni une coïncidence….
Depuis les premières heures de l’horrible attentat du « Crocus City Hall », des analystes, commentateurs et autres experts de l’actualité mondiale veulent nous faire croire qu’une dizaine de pauvres hères, une prime de cinq mille euros et une vieille Renault ont exécuté l’opération la plus meurtrière des dix dernières années en Russie et en Europe. Sur ordre et par la seule volonté d’un groupuscule islamiste khorassazano-ingoutche renaissant des cendres d’un « Daech » en déconfiture.
Le tout accompagné de philosophiques évocations de Jalaleddine Al-Roumi, Mohammed Abdo et, plus récemment, Hassan El-Banna.
Il est vrai que la violence universelle anti-chrétienne est là et que Poutine est le grand défenseur de l’orthodoxie pure et dure ; mais les guerres ont aussi une logique qu’on ne peut balayer du revers de la main.
S’il est quelque peu prématuré d’accuser l’Ukraine dont le président traite Vladimir Poutine de « malade », on ne peut et ne doit pas se fier aux arguties des commentateurs du petit écran qui invoquent subitement aujourd’hui les guerres antimusulmanes du XIIIe siècle pour assouvir les ardeurs du sunnisme pur et dur.
Car il y a bien une guerre russo-ukrainienne qui mobilise deux peuples et leurs alliés européens, américains et asiatiques. Une guerre aux motivations et origines connues de tous qu’il ne faut pas expliquer par de savantes arguties. Un conflit qui menace déjà la stabilité et la paix mondiales.
Raison garder…et attendre la suite, sans se laisser porter par les savantes plaidoiries de ceux qui veulent manipuler l’opinion et l’intelligence humaines par médias interposés.
Reprendre au passage le titre d’un récent et excellent article de notre confrère et ami Renaud Girard : « Les conflits dans la chrétienté font le jeu des islamistes ».
E.M.
Opération Al-Aqsa Flood
7 octobre : un déluge sans fin ...
Pour la première fois, depuis le 7 octobre, le chef des Brigades Al-Qassam, Mohammed Deif s’est adressé, depuis son tunnel PC ,dans un message audio aux «nations arabes et musulmanes.
Le commandant en chef de la branche armée du Hamas a appelé les peuples «de la Jordanie à l’Egypte, d’Algérie à l’Irak, et du Pakistan à l’Indonésie à rejoindre le jihad pour libérer la Mosquée Al-Aqsa à Jérusalem».
" Le message bref, 35 secondes d’une voix posée, appelle les populations à marcher «aujourd’hui et non demain» en direction de Jérusalem, «malgré les régimes et les obstacles». Le chef jihadiste demande à tous de soutenir par tous les moyens, «avec vos corps et votre argent» le combat pour la libération d’Al-Aqsa."
Incognito les USA continuent de livrer Tsahal
Les États-Unis ont discrètement approuvé l’envoi de “plus de 100 cargaisons d’armes à Israël depuis le début de la guerre à Gaza, équivalant à des milliers de munitions à guidage de précision, de bombes de petit diamètre, de bombes antibunkers et d’armes légères”, rapporte le Washington Post.
Comme le souligne le quotidien de la capitale fédérale américaine, il s’agit d’une “implication massive de Washington dans un conflit qui dure depuis cinq mois”, alors même que les hauts responsables et élus américains sont de plus en plus réservés sur les tactiques militaires israéliennes employées à Gaza, qui ont déjà fait plus de 30 000 victimes palestiniennes.Le Washington Post rappelle que seules “deux importantes ventes militaires à Israël ont été rendues publiques” depuis le début du conflit : une première d’un montant de 106 millions de dollars concernant des obus de chars, et une seconde d’un montant de 147,5 millions de dollars concernant des composants nécessaires à la fabrication d’obus de 155 mm.Ces deux ventes, datant de la fin de l’année 2023, avaient suscité des interrogations car, dans les deux cas, l’administration Biden avait invoqué “des pouvoirs d’urgence” et contourné l’obligation de consultation du Congrès, en vertu de la loi sur le contrôle des exportations d’armes, rappelle le journal.Mais en ce qui concerne les 100 autres transactions, désignées dans le jargon administratif américain comme des Foreign Military Sales (FMS, ventes militaires à l’étranger), ces transferts d’armes n’excédant pas un certain montant, ils ont tous été traités dans la plus grande discrétion. Comme le souligne dans les colonnes du quotidien américain Jeremy Konyndyk, ancien haut responsable de l’administration Biden et actuel président de l’ONG Refugees International, “cela correspond à un nombre très élevé de ventes sur une période assez courte, ce qui suggère fortement que la campagne militaire israélienne ne pourrait pas se maintenir sans ce niveau de soutien américain”.
Au fil des siècles, de nombreux peuples ont cherché à s’approprier le Proche-Orient israélo-palestinien, une zone grande comme la Bretagne. La terre y est fertile et permet une agriculture variée depuis des décennies. Mais ce qui fait de ce territoire un espace convoité, c’est d’abord le fait que c’est ici que se sont déroulés la plupart des événements contés dans les textes sacrés chrétiens, musulmans et juifs.
Israël-Palestine : aux sources du conflit
- Les violentes persécutions dont ont été victimes les Juifs dans certains pays d’Europe aux XIXe et XXe siècles, poussent les Européens de confession juive à s’installer massivement dans la province ottomane de Syrie-Palestine.
- Dès 1917, le gouvernement anglais signe la Déclaration Balfour, un texte à travers lequel il s’engage en faveur du sionisme, un mouvement international qui vise à donner à la communauté juive un territoire national propre en Palestine.
- Après, la Première Guerre mondiale, la Grande-Bretagne prend le contrôle du territoire, qui devient la Palestine mandataire, statut qui sera conservé jusqu’en 1947. C’est à cette date que l’ONU propose un plan de partage du mandat en deux États : un juif (55 % du territoire) et un arabe palestinien (45 % du territoire), avec la ville de Jérusalem sous contrôle international.
- Le plan est adopté malgré l’opposition des Palestiniens et de tous les pays arabes, et en mai 1948naît l’Etat hébreu. Ses voisins lui déclarent aussitôt la guerre. Le conflit permet à Israël de gagner du territoire (78 % de la Palestine mandataire) et force 700 000 Palestiniens à l’exil. Cet événement traumatique restera dans leur mémoire sous le nom de Nakba, « la catastrophe ».
- En 1967, une guerre éclair — la guerre des Six-Jours — permet à Israël de conquérir Jérusalem-Est, la Cisjordanie, Gaza, le reste de la Palestine mandataire, ainsi que le Sinaï égyptien et le Golan syrien.
- L’Égypte signe en 1979 une paix séparée avec Israël et récupère le Sinaï.
- En 1987, les Palestiniens se révoltent contre l’occupation israélienne : c’est l’Intifada.
- En 1993 sont signés les accords d’Oslo entre Yasser Arafat, le leader palestinien qui accepte de reconnaître Israël, et Yitzhak Rabin, le premier ministre israélien. Mais le Hamas refuse cette reconnaissance et multiplie les attentats. Après l’assassinat de Rabin par un extrémiste israélien en 1995, le processus d’Oslo se délite.
- A partir de 2001, le cycle attentats-répression reprend. L’armée israélienne répond souvent de manière radicale. Gaza, dont elle s’est retirée et qui est contrôlée par le Hamas, est soumise à un blocus, tandis que la Cisjordanie et Jérusalem-Est sont toujours occupées.
- Au fil du temps, des guerres et des cessez-le-feu avec ses voisins, Israël a redessiné les frontières de la région et accentué son contrôle sur ce qu’on appelle les territoires palestiniens occupés. Cela signifie que la Cisjordanie et Gaza sont des zones habitées par des Palestiniens, mais de nombreuses colonies de peuplement israéliennes y ont été construites. Ces colonies ont été réprouvées par la communauté internationale.
UN LIBAN MUSIC-HALL… Pourquoi pas ?..
Et pourquoi pas un « Liban Music-hall » qui remplacerait cette patrie dont nous n’avons
même pas établi les fondements, un siècle après sa proclamation ? Music-Hall, pour ne pas
dire autre chose…Mais, plus sérieusement et partant de la triste réalité présente, pourquoi
s’échiner à reconstruire un édifice qui s’écroule? Pourquoi ne pas favoriser cette « culture de
la vie » si vantée de nos jours ?
Concrètement, créer une zone autonome regroupant le Kesrouan, Jbeil et Batroun où
la « culture » précitée serait la règle.
Jounieh et sa baie légendaire, Byblos et son passé millénaire, Batroun et ses souks
populaires… Trois atouts de rêve pour faire mieux que Monaco, Saint-Tropez et
Venise réunis.
Concerts, musique à gogo, festivals de toutes sortes à longueur d’année, restos,
boîtes ouvertes nuit et…jour. Avec des casinos à chaque coin rue, des hippodromes
partout avec tiercé à gogo. Un train de vie d’enfer pour les joies, plaisir des habitants
et des visiteurs. Le tout accompagné de franchises douanières pour tous les
spiritueux… du monde. Dépénalisation de la culture du cannabis pour répondre aux
besoins de l’industrie pharmaceutique… Avec d’autres drogues douces et moins
douces… dont le « keptagon » « made in Lebanon » exporté déjà vers les pays frères.
Liberté et joie de vivre pour tous 24 heures sur 24, sans tabous ni contraintes.
L’argent coulerait à flots pour sortir de l’impasse financière et promouvoir les talents
les plus divers afin d’assurer un bel avenir aux jeunes cherchant des cieux plus
cléments.
Côté sécurité, rien de plus facile : constituer un « Wagner bis » multiforme financé
par les revenus des jeux de hasard et dont les effectifs pourraient se recruter au
Liban et ailleurs.
« Un rêve transformé en réalité, c’est un autre rêve » disait un certain Jérémie
Garde.
E.M.
UNE VILLE NOUVELLE
au coeur de l'Afrique
"RIVER CITY"
Dans le cadre luxuriant de la campagne de Lumumbashi, deuxième ville de la République Démocratique du Congo, une cité de rêve va sortir de terre…et des eaux
« River City » que l’on peut appeler :«La Ville des Rivières» est un des plus grands projets d’Afrique. Sur les méandres du fleuve du même nom et sur six millions de mètres carrés un gigantesque chantier est déjà lancé proposant ses quartiers résidentiels, son grand hôtel étoilé, son centre commercial, un casino, des piscines et des terrains de port.
Un cadre de vie unique dans cette partie du monde et un énorme investissement comme seuls savent et osent le faire les géants de l’immobilier.
Il a été conçu et lancé par « Property Plus », une entreprise libanaise fondée il y a une quinzaine d’années par Georges Chehwane qui a déjà fait ses preuves au Liban, à Dubai et à Chypre. Le succès, dit-on, donne des ailes et élargit les horizons.
Epaulé par une équipe jeune, dynamique et motivée, Georges a osé le rêve de « River City », une ville en pleine nature qui promet de créer d’énormes opportunités pour la population de la province du Katanga.
Une ville dans la ville… au sud-est de ce grand pays d’Afrique centrale où la richesse naturelle et celle du sol rivalisent d’attraits pour les investisseurs locaux et étrangers.
«River City », un rêve qui devient réalité dans cette Afrique qui n’a pas fini de nous étonner….
La désinformation israélienne : une arme clé de son arsenal.
Par Tariq Kenney-Shawa ,
chercheur en politique américaine à Al-Shabaka et co-animateur de la série Policy Lab d’Al-Shabaka. Il est titulaire d’une maîtrise en affaires internationales de l’université de Columbia.
Pendant les campagnes de génocide et de nettoyage ethnique, la désinformation est une arme puissante, un outil qui permet de déshumaniser les victimes, de justifier la violence de masse et, surtout, de semer le doute afin de museler les appels à l’intervention extérieure. Lorsque l’information est militarisée, la confusion et le doute n’émergent plus du « brouillard de la guerre » comme un symptôme, mais sont délibérément cultivés dans l’intention explicite de les créer.
À l’heure où j’écris ces lignes, les forces israéliennes ont tué plus de 30 000 Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie depuis octobre 2023. Elles ont pris pour cible des hôpitaux, des écoles et des civils fuyant leurs maisons. L’assaut d’Israël est marqué non seulement par l’ampleur historique de la violence infligée aux Palestiniens, mais aussi par le flot sans précédent de désinformation déployé pour la justifier.
La propagande et la désinformation produites à l’échelle industrielle par les sources officielles du gouvernement et de l’armée israéliens sont légitimées et soutenues par un vaste réseau de journalistes et d’analystes du renseignement à source ouverte (OSINT), qui ont abandonné tout vestige d’objectivité et de rigueur analytique dans leur couverture de l’actualité. Au lieu de témoigner des crimes de guerre israéliens et de remettre en question les récits d’un régime qui se livre à un génocide, ils en sont devenus complices. En conséquence, les opérations d’information israéliennes bénéficient d’un réseau de médias agissant non pas comme des reporters impartiaux, mais comme des facilitateurs des atrocités de masse israéliennes.
Cette note politique explore les tactiques de guerre de l’information utilisées par Israël pour influencer la perception publique de son génocide en cours à Gaza, comment ces efforts ont contribué à la dégradation de la vérité, et comment ils entravent les efforts pour organiser une réponse globale. Il explique également comment les journalistes et les analystes de sources ouvertes sont devenus des complices actifs des crimes de guerre israéliens en se faisant les relais non critiques de la propagande israélienne. Enfin, il propose des recommandations aux journalistes, aux analystes et au grand public pour qu’ils utilisent les outils de sources ouvertes afin de réfuter la propagande et la désinformation israéliennes dominantes.
La Hasbara : une stratégie de longue haleine
Israël admet depuis longtemps que le paysage de l’information est un front de bataille essentiel pour justifier les structures d’oppression perpétuelles que sont l’occupation et l’apartheid. La « Hasbara », qui se traduit par « expliquer » en hébreu, incarne depuis longtemps cet aveu. Enracinée dans les concepts préexistants de propagande et de guerre de l’information soutenus par l’État, la hasbara vise à façonner les paramètres mêmes du discours acceptable. Cela implique un effort coordonné de la part des institutions publiques et des ONG pour soutenir l’unité intérieure israélienne, s’assurer le soutien des alliés et influencer la manière dont les médias, les intellectuels et les personnes influentes discutent d’Israël.
Pendant des années, les efforts d’Israël en matière de hasbara ont été coordonnés par des organismes gouvernementaux, tels que le ministère des affaires stratégiques. Après la fermeture du ministère en 2021, le cabinet israélien a approuvé un projet de 100 millions de NIS (30 millions de dollars) visant à adapter la hasbara israélienne à un public mondial en constante évolution. L’initiative, dirigée par le ministre des affaires étrangères de l’époque, Yair Lapid, a acheminé des fonds indirectement vers des entités étrangères, allant des influenceurs des médias sociaux aux organisations de surveillance des médias, qui diffuseraient de la propagande pro-israélienne tout en dissimulant des liens directs avec le gouvernement israélien. Ces efforts concertés visent à établir des filtres cognitifs qui valident les intérêts israéliens tout en discréditant les récits opposés sur le colonialisme israélien et sa violence systémique.
En s’adaptant à un environnement riche en informations, les hasbaristes ne cherchent pas seulement à bloquer l’accès à l’information, mais plutôt à guider le public vers une interprétation sélective. Pendant plus de 75 ans, ils ont présenté Israël comme la victime perpétuelle, malgré sa domination militaire et son rôle d’occupant, et déploient aujourd’hui les mêmes tactiques pour justifier le génocide à Gaza. En accusant le Hamas d’utiliser les Palestiniens de Gaza comme des « boucliers humains », en dépeignant les groupes de résistance palestiniens comme des menaces existentielles comparables aux nazis et à ISIS, ou en salissant les victimes des frappes aériennes israéliennes comme des « acteurs de crise », la hasbara vise à justifier l’injustifiable.
Semer le doute
Avant l’ère numérique, il était plus facile pour Israël de discréditer les revendications palestiniennes en les niant purement et simplement. Mais l’avènement du cycle d’information 24/7 et des réseaux sociaux a permis aux images des atrocités israéliennes de traverser le monde à la vitesse de l’information, obligeant les hasbaristes israéliens à changer de tactique.
Le 30 septembre 2000, Muhammad al-Durrah, 12 ans, a été abattu par les forces israéliennes lors d’une fusillade entre soldats israéliens et forces de sécurité palestiniennes. Le moment de la mort de Muhammad, qui a été filmé, a marqué la naissance du terme de hasbara « Pallywood », une diffamation raciste qui accuse les Palestiniens de simuler des atrocités pour les mettre sur le dos des Israéliens.
Incapables de nier catégoriquement l’assassinat de Muhammad, les propagandistes israéliens ont eu recours à la délégitimation pure et simple de la source. Après que des images de la mort de Muhammad sont devenues virales, les Israéliens ont insisté sur le fait qu’il s’agissait d’un comédien et que sa mort était un canular. Peu importe que le père de Muhammad ait enterré son fils de ses propres mains, peu importe que le meurtre ait été filmé et confirmé par des témoins oculaires. Ce qui importait, c’était que toutes les revendications palestiniennes soient désormais entachées de doute, soumises à un examen plus approfondi ou purement et simplement rejetées.
Au cours des années qui ont suivi, la pratique consistant à présenter les victimes palestiniennes des crimes de guerre israéliens comme des comédiens est passée d’une tactique marginale conspirationniste à une stratégie officielle du gouvernement israélien. Le 13 octobre 2023, le compte X officiel de l’État d’Israël a publié une vidéo d’un enfant palestinien mort, enveloppé dans un linceul blanc, affirmant qu’il s’agissait d’une poupée placée par le Hamas. Ce n’est qu’après avoir retrouvé l’auteur de la vidéo, identifié l’enfant et communiqué des preuves supplémentaires que le message diffamatoire a été supprimé sans explication officielle ni rétractation. À ce moment-là, la fausse nouvelle avait déjà recueilli des millions de vues et le mal était fait. Désormais, toutes les images d’enfants palestiniens morts seront rejetées par un public habitué à douter de leur authenticité.
Le mois suivant, un porte-parole du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a été interpellé pour avoir tenté de faire passer des images d’un film libanais pour des preuves que les Palestiniens simulaient des blessures causées par des attaques israéliennes. Le message est resté affiché pendant des jours, malgré une note de la communauté X et un démenti de la BBC. Des calomnies de type « Pallywood » ont également été proférées à l’encontre d’influenceurs populaires dans le but de les discréditer. Par exemple, des publications virales provenant de comptes officiels de réseaux sociaux israéliens ont affirmé que Saleh Aljafarawi, un influenceur populaire qui a couvert l’assaut d’Israël sur Gaza, avait mis en scène de fausses blessures dans un hôpital. Cette affirmation a également été démentie par la suite, car il s’est avéré que les images étaient celles de Mohammed Zendiq, un jeune homme blessé lors d’une incursion israélienne en Cisjordanie.
Bien entendu, les allégations israéliennes de propagande « Pallywood » n’ont jamais été conçues pour résister à une vérification des faits et à un examen minutieux, même rudimentaires. Mais à une époque où plus de 50 % des adultes américains s’informent par le biais des réseaux sociaux et où un nombre encore plus important d’entre eux ne lisent pas au-delà des gros titres, la désinformation israélienne peut s’enraciner bien avant d’être démentie. Une étude a montré que 86 % des personnes ne vérifient pas les informations qu’elles voient sur les réseaux sociaux. Une autre étude a montré que le volume de publications sur les réseaux sociaux citant Pallywood « a augmenté régulièrement dans les jours qui ont suivi le 7 octobre », et que le terme a été mentionné plus de 146 000 fois entre le 7 et le 27 octobre.
Les principales cibles de la désinformation israélienne sont les deux groupes qui comptent le plus pour les dirigeants israéliens : le public israélien et le public occidental. Dans une bataille pour la sympathie, la vérité est rarement une condition nécessaire. Parfois, tout ce qu’il faut, c’est un titre qui capte l’attention et confirme des préjugés préexistants.
Justifier les crimes de guerre
Avec un public international enclin à traiter les revendications palestiniennes avec scepticisme dès le départ, les campagnes de désinformation parrainées par l’État israélien sont devenues un outil essentiel pour justifier les crimes de guerre. Cette stratégie vise à convaincre les gouvernements étrangers et le grand public que les groupes de résistance palestiniens utilisent des civils comme boucliers humains et des infrastructures civiles à des fins militaires, ce qui en fait des cibles légitimes. Cette stratégie n’a jamais été aussi prononcée que dans l’assaut systématique d’Israël contre les hôpitaux et les infrastructures de santé de Gaza depuis le 7 octobre 2023.
Le 27 octobre, le compte officiel X de l’armée israélienne a publié une représentation en 3D d’un labyrinthe élaboré de tunnels et de bunkers sous l’hôpital Al-Shifa, alléguant que le Hamas l’utilisait comme centre de commandement. Leurs affirmations étaient précises : Al-Shifa était le « cœur battant » de l’infrastructure de commandement du Hamas, et plusieurs bâtiments de l’hôpital se trouvaient directement au sommet de tunnels auxquels on pouvait accéder depuis les services de l’hôpital. Israël n’a fourni aucune preuve à l’appui de ses affirmations, mais cela n’a pas empêché l’administration Biden de répéter sans équivoque le récit israélien. S’adressant aux journalistes un jour avant que les forces israéliennes ne prennent l’hôpital d’assaut, John Kirby, porte-parole du Conseil national de sécurité des États-Unis, a insisté sur le fait que non seulement « les membres du Hamas et du Jihad islamique palestinien (PIJ) exploitaient un nœud de commandement et de contrôle depuis Al-Shifa », mais qu’ils utilisaient l’hôpital pour « détenir des otages » et étaient « prêts à répondre à une opération militaire israélienne ». Comme l’armée israélienne, Kirby n’a présenté aucune preuve à l’appui de sa déclaration.
Le 15 novembre, les forces israéliennes ont pris d’assaut l’hôpital Al-Shifa, quelques heures après que l’administration Biden leur ait donné le feu vert. Ce qu’elles ont trouvé est loin d’être à la hauteur de leurs prétentions. Les forces israéliennes ont certes découvert un tunnel qui passait sous un coin de l’enceinte de l’hôpital, mais aucun des bâtiments de l’hôpital n’était relié au réseau de tunnels – qui ne présentait aucun signe d’utilisation militaire – et il n’y avait aucune preuve d’un accès à partir des services de l’hôpital. Les combattants du Hamas ne se sont jamais mobilisés en masse pour défendre l’établissement de l’intérieur, comme l’avaient prédit les services de renseignement américains. Il n’y avait aucune trace d’otages et, surtout, aucun centre de commandement.
Si Al-Shifa représente la pierre angulaire de la campagne de désinformation menée par Israël contre les infrastructures sanitaires palestiniennes, elle est loin d’être la seule cible. Depuis le 7 octobre, les forces israéliennes ont mené plus de 500 attaques contre le personnel et les infrastructures de santé à Gaza et en Cisjordanie, soit une moyenne d’environ 7 attaques par jour. Ces chiffres incluent les attaques contre les hôpitaux et les cliniques, le personnel de santé, les ambulances, les patients et les postes d’aide médicale. En lançant l’idée, indépendamment de sa véracité, que le Hamas et d’autres groupes de résistance pourraient utiliser les hôpitaux à des fins militaires, Israël jette un doute sur le fait que l’ensemble du système de santé de Gaza bénéficie des protections accordées par le droit humanitaire international. Ce faisant, Israël transforme la perception des attaques contre les hôpitaux, qui passent d’une violation éhontée du droit international à une norme.
Journalistes et analystes : partenaires de la hasbara
Si les trois derniers mois révèlent à quel point les tactiques de manipulation de l’information d’Israël sont particulièrement insensibles et grossières, elles ne sont pas nouvelles. En fait, bon nombre des arguments israéliens qui nous sont devenus si familiers aujourd’hui rappellent étrangement la rhétorique employée par les États-Unis pour justifier les massacres de civils au Viêt Nam. Mais alors qu’une grande partie de l’establishment politique occidental en est venue à condamner largement les campagnes de bombardements aveugles, l’utilisation de munitions internationalement interdites et les punitions collectives infligées aux civils par les forces américaines au Viêt Nam, elle justifie aujourd’hui l’utilisation par Israël des mêmes tactiques à Gaza.
En ce qui concerne l’opinion publique, l’inclination à rendre exceptionnels les crimes de guerre israéliens est due en grande partie à l’incapacité des journalistes à analyser de manière critique les récits israéliens dans le contexte de l’histoire de la désinformation d’Israël, même lorsque les outils d’investigation de source ouverte contredisent facilement leurs affirmations. En effet, les tactiques de désinformation d’Israël ne seraient pas aussi efficaces sans la complicité des journalistes et des analystes OSINT (Renseignement d’origine sources ouvertes). Au lieu de contester et de démystifier les fausses affirmations, nombre d’entre eux ont renoncé à l’objectivité et à la rigueur journalistique pour se faire les porte-paroles de l’armée israélienne.
Les journalistes d’aujourd’hui bénéficient de deux avantages clés que ceux qui couvraient la guerre du Viêt Nam n’avaient pas : les avantages du recul et les outils de vérification fournis par l’analyse OSINT. Au lieu de traiter les affirmations israéliennes avec le scepticisme qui s’impose, les journalistes chevronnés se plient à la censure et au contrôle narratif israéliens. En novembre, Jeremy Diamond, correspondant de CNN à la Maison Blanche, s’est joint à un petit nombre de journalistes, dont Ian Pannell d’ABC et Trey Yingst de Fox News, pour annoncer qu’ils couvriraient la « guerre Israël-Hamas » depuis l’intérieur de la bande de Gaza, mais avec de sérieuses restrictions : « Pour pouvoir entrer dans la bande de Gaza sous escorte des forces de défense israéliennes, les journalistes doivent soumettre tous les documents et toutes les séquences à l’armée israélienne pour examen avant publication », a déclaré Becky Anderson, qui a présenté le reportage de M. Diamond. S’il n’y a rien de nouveau dans le fait que des journalistes soient intégrés à des forces armées, les exigences d’Israël en matière d’examen et de censure des reportages se démarquent par rapport à d’autres armées. En effet, même l’armée américaine n’a pas explicitement exigé que les journalistes intégrés à ses forces en Irak soumettent l’ensemble de leurs reportages à une approbation préalable à leur publication, sauf dans des cas particuliers impliquant des informations classifiées.
Un journalisme efficace exige une vérification constante des faits et un instinct de scepticisme. En acceptant les conditions de censure particulièrement onéreuses d’Israël à Gaza, les journalistes font plus de mal que de bien. Les informations qu’Israël autorise à publier sont soigneusement sélectionnées pour justifier le ciblage et le meurtre de civils palestiniens, et en ne rapportant que le récit approuvé d’une armée actuellement engagée dans un génocide, les journalistes donnent activement une tribune aux justifications des crimes de guerre. Régurgiter sans esprit critique des affirmations non vérifiées faites par une armée qui a l’habitude de manipuler l’information en plein génocide, ce n’est pas du journalisme, c’est de la sténographie.
Des analystes OSINT peu objectifs
Alors que le journalisme traditionnel échoue aux tests d’objectivité, l’OSINT se retrouve une fois de plus sous les feux de la rampe. Au cours des dernières années, l’OSINT s’est imposé comme une source fiable d’informations et d’analyses objectives, alors que la confiance dans les institutions publiques et les médias traditionnels s’effrite. Cela est dû en grande partie à la traçabilité et à la transparence des enquêtes sur les sources ouvertes, qui ont fait des analystes OSINT des sources populaires d’informations et d’analyses situationnelles pour les journalistes, les législateurs et le public.
Les enquêtes menées à partir de sources ouvertes ont joué un rôle essentiel dans la lutte contre la désinformation orchestrée par l’État israélien. Par exemple, une enquête du New York Times a réfuté les affirmations israéliennes selon lesquelles une roquette palestinienne mal tirée avait touché la cour de l’hôpital Al-Shifa le 10 novembre, révélant que le projectile était en fait un obus d’artillerie israélien. Cela a mis en évidence non seulement la responsabilité d’Israël dans la frappe, mais aussi ses tactiques trompeuses, qui sont allées jusqu’à fournir un faux simulacre de données radar pour tromper les médias.
Alors que l’OSINT a une fois de plus prouvé qu’il était un outil essentiel dans les enquêtes sur les crimes de guerre en contournant le refus d’accès israélien et en démystifiant la désinformation, certains comptes OSINT populaires se sont débarrassés de leur façade d’objectivité. Bien que cela soit révélateur de tendances plus larges dans la détérioration de l’environnement de l’information sur les réseaux sociaux, un nombre croissant de comptes OSINT populaires utilisent leurs plateformes de grande envergure pour colporter la désinformation israélienne et même couvrir les crimes de guerre israéliens.
L’exemple le plus flagrant est sans doute le compte X OSINT Defender, qui se décrit lui-même comme un « moniteur de renseignements à source ouverte axé sur l’Europe et les conflits dans le monde », et s’est fait connaître en couvrant la guerre en Ukraine. Des enquêtes récentes ont révélé que l’identité d’OSINT Defender était celle de Simon Anderson, membre de l’armée américaine et résident de l’État de Géorgie. Depuis le 7 octobre, le compte a acquis la réputation de diffuser de la désinformation israélienne, de déshumaniser les Palestiniens et de justifier les crimes de guerre israéliens.
OSINT Defender a diffusé des affirmations israéliennes démenties sur le prétendu centre de commandement du Hamas à Al-Shifa et a décrit des centaines de civils palestiniens rassemblés et torturés par les forces israéliennes comme des « terroristes du Hamas ». L’armée israélienne elle-même a admis par la suite que les personnes arrêtées étaient en fait des civils, mais OSINT Defender n’a jamais retiré ses publications originelles. Il a également alimenté les mythes racistes de « Pallywood » et décrit régulièrement les manifestants pacifiques appelant à un cessez-le-feu comme de violents « partisans du Hamas ». Comme si cela ne suffisait pas, Anderson a également prétendu que le groupe de journalistes tués par un obus de char israélien dans le sud du Liban filmait des « échanges de tirs en cours », alors qu’en réalité, aucun combat actif n’était en cours au moment où ils ont été pris pour cible. Dans aucun de ces cas, OSINT Defender ne s’est publiquement rétracté ou n’a corrigé les fausses affirmations, même lorsqu’elles ont été démenties.
Si les analystes et les journalistes expérimentés peuvent être en mesure d’identifier la désinformation et l’engagement partisan pour lesquelles des comptes comme OSINT Defender sont connus, il n’en va pas de même pour le grand public. Leur compréhension de l’assaut israélien sur Gaza continue d’être façonnée par des analystes supposés objectifs qui, en réalité, agissent comme un bras prolongé de la machine de propagande israélienne. Par exemple, des comptes tels qu’Aleph א et Israel Radar fournissent une analyse plus technique des développements dans toute la région, mais ne remettent jamais en question les récits militaires israéliens ou ne corrigent pas la désinformation israélienne, même lorsqu’elle est publiquement démystifiée. Ils vérifient systématiquement les faits des autres comptes qui diffusent de la désinformation, mais accordent à l’armée israélienne un laissez-passer pour le même processus de vérification. Par exemple, alors que les comptes pro-israéliens se sont empressés de partager la maquette de données radar fabriquée par Israël qui prétendait que des roquettes palestiniennes mal tirées avaient frappé Al-Shifa le 10 novembre, ils n’étaient nulle part lorsque des enquêtes ultérieures l’ont démentie.
La stratégie d’Israël à Gaza ne se limite pas à déshumaniser les Palestiniens et à justifier des crimes de guerre sous couvert d’autodéfense. En plus de saturer le paysage de l’information avec un déluge sans précédent de désinformation parrainée par l’État, Israël a isolé davantage Gaza en ciblant et en détruisant délibérément les infrastructures de communication. Les coupures de communication qui en ont résulté ont plongé Gaza encore plus dans l’obscurité, rendant de plus en plus difficile pour les Palestiniens de partager avec le monde extérieur les preuves des crimes de guerre israéliens. En conséquence, les efforts pour contrer la désinformation israélienne sont sérieusement entravés et la propagande israélienne peut se déchaîner.
Le contrôle quasi-total d’Israël sur le paysage de l’information est encore aggravé par le réseau mondial de journalistes et d’analystes OSINT qui, volontairement ou involontairement, agissent comme des canaux biaisés pour les récits pro-israéliens et anti-palestiniens. Ce phénomène met en évidence un dangereux précédent, où la diffusion rapide d’informations – ou de désinformations – peut façonner les perceptions internationales en temps réel avant que des vérifications approfondies ou des contre-récits ne puissent s’installer.
En outre, les tactiques israéliennes de guerre de l’information, profondément ancrées dans l’éthique militaire et politique du pays, rappellent brutalement le pouvoir du contrôle des récits pour faciliter les atrocités de masse. Le cas de Gaza est un microcosme d’un défi mondial plus large : comment naviguer et contrer la désinformation parrainée par l’État dans un monde hyperconnecté.
L'Iran et la guerre au Liban-sud
par Ayman JEZZINI
تحدّث الموفد الأميركي آموس هوكستين في زيارته الأخيرة للبنان عن تغيير النموذج الأمنيّ على طول الخطّ الأزرق على الحدود في جنوب لبنان. وعن ترتيبات للخروج من الحرب لا علاقة لها بأيّ هدنة في غزّة. صاحب قرار الحرب والسلم في لبنان أقفل الباب أمام كلّ ما طُرح في الفترة الأخيرة.
لم تغِب الدولة اللبنانية عمّا يجري على أراضيها يوماً، كما هي غائبة اليوم عن الحرب الدائرة على الحدود في جنوب لبنان. يكاد المراقب لا يرى لها أثراً:
ـ حرب مندلعة بين لبنان وإسرائيل في أقصى جنوب لبنان، لا ناقة للدولة فيها ولا جمل.
ـ فراغ في الكرسي الأوّل في البلاد، ومجلس نيابي غير قادر على الاجتماع لانتخاب رئيس.
ـ مجلس وزراء يحتاج إلى ألف وسيط ومبادرة للالتئام، وإن التأم فلا يقدّم ولا يؤخّر.
ـ مجالس بلدية منحلّة أو مشلولة، وفي أحسن الأحوال ممدّد لها. مناصب حسّاسة مشغولة بالوكالة وللضرورة، من مصرف لبنان وصولاً إلى قيادة الجيش.
ـ نازحون لا أحد يسأل عنهم أو ينبئهم بمصيرهم، وانهيار ماليّ يزيد الفراغ في الجمهورية فراغاً.
ـ عام دراسيّ لا يُعرف مصير جزء لا يستهان به من الطلّاب خلاله.
إذاً لم يغلق الباب. بل على العكس من ذلك فتحه على مصراعيه. أكثر من ذلك أوحى أمينه العامّ في أكثر من خطاب بأنّ الانسحاب الإسرائيلي من مزارع شبعا اللبنانية جنوب لبنان تحصيل حاصل. وصارح اللبنانيين بفرصة جدّيّة يجب التقاطها والاستفادة منها.
كثرٌ يسألون عن الثمن. كثرٌ يظنّون الحزب جمعيةً خيريّةً تدفع الدم والسلاح لتحرّر الأرض ثمّ تحلّ نفسها تلقائياً. وبالتلقائيّة نفسها التي يفترضون من خلالها أنّه ما إن تتوقّف الحرب على غزة، ستتوقّف على لبنان ومنه.
هؤلاء بغالبيّتهم ينتظرون منذ زمن مآلات المفاوضات الإيرانية الأميركية ونتائجها. يظنّون أنّ ما لدى أميركا لتعطيه لإيران أغلى ممّا عند إيران! يعتقدون أنّ إطلاق يدها أميركياً مع الإفراج عن أموالها المحتجزة منذ عقود، أرجح في الميزان الإيراني. وأثقل من كفّة أذرع الجمهورية الإسلامية العسكرية والسياسية من العراق إلى اليمن مروراً بسوريا ولبنان وفلسطين.
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كيفما رست الاتفاقيات الجديدة، ومهما ضاقت أو اتّسعت، جمهورية اللادولة التي نغالب فيها الشوق إلى الدولة، تحصيل حاصل للدويلة والمحور وجمهورية الملالي. ودولة كهذه هي دولة “ما علمنا وذقنا”، على ما يقول المؤرّخ أحمد بيضون.
Dans le brouillard de la guerre : « It's not just Bibi »
Chère abonnée, cher abonné,
Il y a quelques mois, j’écrivais dans cette même newsletter que la relation entre Joe Biden et Benjamin Netanyahu allait être déterminante dans la suite et la fin de la guerre de Gaza. Pour l’instant, l’histoire m’a donné à la fois raison et tort. Raison parce que si Benjamin Netanyahu n’a toujours pas envahi Rafah ou le Liban, c’est en partie du fait de la pression qu’exerce son principal allié. Raison aussi parce que les Etats-Unis demeurent la seule puissance à avoir suffisamment de leviers pour contraindre Israël à stopper ce carnage. Cela suppose d’arrêter de lui fournir des munitions, de remettre en question l’aide militaire ou de ne plus utiliser son veto à l'ONU pour protéger l’Etat hébreu.
Tort parce que Joe Biden a beau être exaspéré par « Bibi », il n’a utilisé aucun de ces leviers. Et plus l’élection présidentielle américaine se rapproche, moins il sera enclin à le faire. Tort parce que le sénateur américain Chuck Schumer a beau appeler à un « nouveau leadership en Israël », se débarrasser de Netanyahu est loin d’être une formalité. Tort enfin parce que même si « Bibi » n’est plus là, rien ne sera réglé pour autant.
Benjamin Netanyahu est le pire dirigeant de l’histoire d’Israël. A part ses partisans, tout le monde en convient. C’est un menteur, sans foi ni loi, prêt à tout pour s’accrocher au pouvoir et à empêcher qu’un Etat palestinien ne voie le jour. Il n’a jamais été aussi impopulaire que depuis le 7 octobre. Mais pour s’en débarrasser, il faut dissoudre la Knesset afin de provoquer de nouvelles élections. Dans le meilleur des cas, cela implique, comme l’explique très bien The Economist, que Bibi sera encore au pouvoir pendant trois mois (le temps d’organiser de nouvelles élections) et que les rares figures centristes auront quitté le gouvernement pour le faire tomber. Trois mois pendant lesquels le pire peut encore se passer… en supposant qu’il perde ensuite les élections.
« Bibi » est impopulaire mais cette guerre ne l’est pas. Les Israéliens la soutiennent dans leur grande majorité tout comme ils soutiennent une intervention au Liban. Sans « Bibi », le dialogue avec les Etats-Unis sera nettement plus sain et plus facile. Mais sur le fond, qu’est-ce que cela changera ? Est-ce qu’un autre leader mènera cette guerre d’une autre manière ? Est-ce qu’un autre leader acceptera de créer les conditions pour la naissance d’un Etat palestinien ? Est-ce qu’un autre leader sera prêt à faire des concessions majeures contre une normalisation avec l’Arabie saoudite ? L’histoire récente me pousse à être extrêmement dubitatif. Malheureusement, it’s not just about « Bibi ».
Corédacteur en chef
ISRAEL CONTRE L'UNRWA
Le conflit ouvert entre Israël et l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens se prolonge en ligne. L'ONG FakeReporter a débusqué mardi des campagnes de désinformation par Israël visant l'agence de l'ONU.
Depuis plusieurs semaines, les humanitaires de cette agence de l'ONU accusent Israël de frapper leur personnel et leurs infrastructures sans discernement, l'État hébreu dit avoir des preuves de l'implication d'employés de l'agence dans les attaques du 7 octobre. Mardi, un collectif de chercheurs israéliens sur les réseaux, l'ONG FakeReporter, a débusqué une campagne ingénieuse de dénigrement de l'UNRWA sur Internet au profit d'Israël.
C'est ce qu'on pourrait appeler une campagne d'amplification. Il s'agit d'abord de s'emparer de faits réels racontés dans des médias traditionnels, comme la chaîne américaine CNN ou le quotidien britannique The Guardian, puis de les relayer sur des sites de faux organes de presse, qui semblent à première vue tout à fait crédibles, et ensuite de s'appuyer sur de faux comptes sur les réseaux sociaux, pour donner plus d'écho à ces informations.
Des élus visés par des profils fictifs
Dans le cas du conflit entre Israël et l'UNRWA, 500 profils fictifs ont abondamment diffusé sur Instagram, Facebook et X des articles qui traitaient notamment de l'implication présumée d'employées de l'agence des Nations unies dans les attaques du 7 octobre. La cible : des sénateurs et des députés afro-américains démocrates, sensibles à la cause palestinienne.
"La différence entre ce type d'opérations et des 'fake news', c'est qu'elles sont portées par des gens qui semblent normaux, observe Achiya Schatz, le directeur exécutif de FakeReporter, qui a débusqué la manipulation. Elles s'appuient sur des profils qui n'existent pas mais qui soutiennent les messages d'Issraël. C'est un autre champ de bataille de cette guerre. Et ça concerne chacun des deux camps." Il y a quelques semaines, l'association FakeReporter a dénoncé des campagnes de désinformation favorables au Hamas. Elles ont été lancées d'Iran et de Russie.
*Source : francetvinfo
Abdel-Hadi AL-Howeij ministre libyen des A.E. rencontre la presse étrangère à Paris
عبد الهادي الحويج في لقاء مع الصحافة الدولية بفرنسا
باريس. خالد سعد زغلول
استضافت جمعية الصحاف الأجنبية ( APE ) في مقرها بباريس، المعتمدة بوزارة الخارجية الفرنسية، سعادة وزير الخارجية والتعاون الدولي الليبي الدكتور عبد الهادي الحويج، حضر اللقاء صحفيون دوليون من أوروبا وأمريكا وآسيا وأفريقيا ومن أستراليا بالتنسيق مع منظمة وسط وبحضور عشرة ممثلين عن المجتمع المدني معظمهم رؤساء جمعيات ومنظمات غير حكومية وعلى رأسهم الدكتورة سيدة عقربي، سفيرة النوايا الحسنة في الأمم المتحدة ورئيسة جمعية وسط.
قدم سعادة الوزير الليبي شرحاً شاملاً وعميقاً للوضع السياسي الليبي وشخص المشكلة الأساسية اليوم في بلاده تكمن في أن كل الفاعلين الإقليميين والدوليين، وحتى المجتمع الدولي ومجلس الأمن، يتحدثون مع كل الأطراف باستثناء العنصر الأساسي وهم الليبيين لذلك لم تنجح كل المبادرات السابقة كاتفاق الصخيرات واتفاقيات جنيف وباريس وباليرمو..كما لم يتطرقوا إلى المسألة الأساسية والعقبة الكأداء في الأزمة الليبية، وهي فوضى السلاح وقال بأنه يفضل أن يلتجئ الليبيون الى صناديق الانتخابات وليس الى صناديق السلاح الذي يجب أن يكون في المتاحف حيث يأمل أن يعم السلام والاستقرار في بلاده وقال بأن معركته الحالية هي استرداد السيادة الوطنية والاستقرار والسلام، وأكد سيادته بأن استقرار ليبيا من استقرار المنطقة وأوروبا والعكس صحيح أيضا فليبيا دولة محورية. كما أكد بأن المشكلة التي يعاني منها الليبيون هي من التدخلات الخارجية التي تهدف الى تعقيد الأزمة الليبية وليس الى حلها وقال بأن المصالحة الوطنية التي تنادي بها حكومته هي مطلب كل الليبيين فلابد من الحوار بين جميع الأطراف وقال بأن المتقاتلين في ليبيا هم من حلوا الأزمة بينهم عبر الحوار وليس طرف آخر بينما التدخلات الأجنبية الأخرى هي من أججت الصراعات ولم تحل الأزمة داعيًا إلى إعادة ترتيب الأولويات ونزع السلاح وإطلاق مصالحة شاملة. ودعا الوزير الليبي مبعوث الأمم المتحدة إلى ليبيا عبد الله باتيلي إلى أن "يجلس مع المجموعات المسلحة وأن يتحدث مع الشباب الذين يحملون السلاح ويقول لهم إن مكانهم على مقاعد الدراسة وفي المصانع، لا أن يحملوا البنادق ويقاتلوا إخوتهم الليبيين"، وفق تعبيره.وأكد الحويج أن "على المبعوث الأممي أن يقلب الطاولة وأن يعيد ترتيب الأولويات في الأزمة الليبية"، لكنه حذّر من أنّ "المشكلة الأساسية اليوم هي أن كل الفاعلين الإقليميين والدوليين، وحتى المجتمع الدولي ومجلس الأمن، لم يتطرقوا إلى المسألة الأساسية والعقبة الكأداء في الأزمة الليبية، وهي فوضى السلاح".واعتبر أن من الضروري اليوم العمل على نزع السلاح، وقال إنه "دعا المبعوث الأممي إلى وضع آليات لهذه الخطوة"، وقال إن باتيلي "قادر على صياغة عقد اجتماعي جديد يجمع الليبيين".
وقد رفض الحويج سياسة إملاءات أوروبا بخصوص ملف الهجرة رفضا أن تكون بلاده شرطي في البحر المتوسط لصالح أوروبا حيث رحب بعمل الافارقة في ليبيا ولكن رفض توطينهم كما تأمل أوروبا، وقال بأننا نرفض تلقي أموالا لتوطينهم بل يحبذ أن تسخر هذه الأموال كاستثمارات في الدول الأفريقية لرفع مستوى معيشتهم فالمهاجر يسعى إلى تحسين وضعه الحياتي والاقتصادي وبالتالي لابد من دعم بلده من أجل توفير فرص عمل بدلا من إعطاء مليارات اليوروات لتوطينهم في دول الساحل، وأكد بأن معركة ليبيا هي معركة وحدة واستقرار وأمن الليبيين وأن يعود السلام الى ليبيا بدون حرب.
وردا حول أسئلة الصحفيين الدوليين عن مسألة الهجرة الأفريقية في ليبيا وتوجهها نحو أوروبا عبر الساحل الليبي أوضح سعادة وزير الخارجية والتعاون الدولي الدكتور عبد الهادي الحويج بأن حكومته برئاسة الدكتور أسامة حماد عقدت مؤتمرا أفريقيا في مدينة بني غازي نهاية الشهر الماضي حول الهجرة غير الشرعية، ودعا المؤتمر إلى تفاهمات جديدة مع الدول الأوروبية بخصوص المهاجرين، كما أكد المشاركون في المؤتمر رفضهم لعب دور «الشرطي» للقارة الأوروبية.وطالب المشاركون في المؤتمر، في البيان الختامي الذي حمل اسم «إعلان بنغازي»، بعقد قمة أفريقية عاجلة لوضع استراتيجية موحدة بخصوص ملف المهاجرين غير الشرعيين، مشددين على ضرورة تجنب التوظيف السياسي لهم. وبعد مناقشة مستفيضة استحضرنا مختلف المواثيق العالمية المعنية بحقوق الإنسان بصفة عامة والهجرة بصفة خاصة وفي مقدمتها الميثاق العالمي لحقوق الإنسان والبروتوكولات الخاصة ذات الصلة أخذنا بعين الاعتبار الميثاق التأسيسي للاتحاد الأفريقي والإعلان الأفريقي لحقوق الشعوب والميثاق العالمي بشأن الهجرة الآمنة والمنظمة والنظامية الصادر في مدينة مراكش المغربية في العام 2018، بالإضافة إلى الأجندة الإفريقية للهجرة ، وإعلان القمة الأوروبية الإفريقية المنعقدة في فاليتا بمالطا في العام (2015)، وكذا إعلان نيويورك للاجئين والمهاجرين.
توحيد المواقف الأفريقية حيال ملف الهجرة
وأكد الوزير الليبي على أن المؤتمر عمل على تنسيق المواقف وتوحيد الجهود الأفريقية مجتمعة من اجل الدفاع عن سياسة دولية للهجرة تقدم حلولا مبتكرة تحول حركة الهجرة غير النظامية والنظامية إلى فرص تنمية تقوم على المنفعة التنموية لهذه الدول واحترام سيادتها الوطنية، مما يعزز الاستقرار لمواطنيها ويدفع باتجاه تنمية الشراكة المتبادلة بين بلدن الاستقبال والعبور ودول المنشأ. كما رفض التوظيف السياسي لملف الهجرة داخل دول الاستقبال من خلال صعود تيارات الكراهية التي تشكل عائقاً إضافياً لإيجاد حلول عقلانية للتحديات والتي تطرحها حركة انتقال القوى العاملة دولياً وتزيد من منسوب المقاربة الأمنية المحضة لمسالة اقتصادية وإنسانية بالأساس. وقال بإننا نعتقد أن العالم بحاجة لحلول مبتكرة لمسألة الهجرة تكون إضافة للمقاربة الشاملة القائمة على مبدأ العرض والطلب المتسق مع التحولات الاقتصادية الدولية الجارية بالإضافة إلى المتغيرات الديموغرافية والمناخية.
وواصل الدكتور عبد الهادي الحويج حديثه مع الصحافة الدولية وممثلي المجتمع الدولي قائلاً: "إننا ندعو لمعالجة الأسباب العميقة لتدفقات الهجرة غير النظامية وتسوية الأوضاع القانونية للمهاجرين مما سيمكن من الإقامة دون متابعة والتغلب على الأنشطة الإجرامية للمتاجرين بالبشر وتجنيدهم في النزاعات وبؤر التطرف. كما أعلن بأن هناك دعوة لمؤتمر بني غازي إلى قمة أفريقية عاجلة لوضع استراتيجية لمعالجة قضايا الهجرة حيث وجهنا نداءً للقادة الأفارقة إلى التعجيل بعقد قمة إفريقية حول الهجرة لتتفق الدول الأفريقية فيما بينها على استراتيجية موحدة لمعالجة قضايا الهجرة داخل إفريقيا ذاتها وتنفيذ الأجندة الإفريقية للهجرة، وتوحيد المواقف في التفاوض مع دول استقبال المهاجرين في الشمال بشكل مشترك. وقد فوضت الحكومة الليبية للتباحث والتشاور مع الجانب الأوربي لوضع آليات وتدابير جديدة لمعالجة مسألة الهجرة، وعقد اللقاءات اللازمة نحو حل شامل ومقاربة تشاركية لتنفيذ مخرجات إعلان بنغازي 2024.
وحول سؤال عن موقف ليبيا من اتفاقية الإبراهيمية وهل ممكن أن تكون هناك اتصالات بين حكومته وإسرائيل وفق اتفاقية الابراهيمية؟ رد الوزير الليبي ردا قاطعا وقال بأن حكومته ترفض الأحداث الجارية في غزة وحرب الإبادة الجماعية التي يتعرض لها الشعب الفلسطيني في غزة حيث يقتل الأطفال والنساء والشيوخ وتدمر المستشفيات والمدارس والبيوت وطالب بضرورة إيقاف هذه الحرب على الفور حقنا لدماء الأبرياء وقال بأن إسرائيل التي سعت لإبرام اتفاقية الابراهية من أجل السلام عليها أن تحترم حقيقة السلام فصناع السلام لا يسعون الى الحروب والدمار خصوصا وان معظم مدينة غزة أصبحت مدمرة